
Pas de grève dans le transport en commun dimanche

La grève prévue dimanche prochain par les employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) n’aura pas lieu. Dans une décision rendue jeudi, le Tribunal administratif du travail (TAT) suspend l’exercice du droit de grève du Syndicat du transport de Montréal, jugeant insuffisante l’offre de services prévue par les grévistes.
Les services de bus, de métro et de transport adapté seront donc maintenus selon l’horaire habituel, indique la STM.
Dans son jugement, le juge Sylvain Gagnon déclare que les services essentiels prévus par le syndicat sont insuffisants « pour assurer que la santé ou la sécurité publique ne soient pas mises en danger ». Le syndicat prévoyait la tenue d’une grève de 20 heures le dimanche 25 mai, de 2 h à 22 h, qui aurait entraîné la fermeture complète du métro, mais le maintien de l’intégralité des services d’autobus.
« Le Tribunal conclut qu’une fermeture complète du métro créera une surcharge telle sur le réseau d’autobus que ces derniers seront incapables d’absorber le flot de personnes cherchant à se déplacer. Ceci entraînera des attroupements aux abords des stations de métro et des arrêts d’autobus, causant des débordements sur la voie, des altercations et des comportements agressifs causant une menace réelle pour [la] santé ou la sécurité publique », peut-on lire dans le jugement de 39 pages.
Le juge Gagnon a ainsi penché pour les arguments de la STM, qui a fait valoir devant le TAT que « les attroupements et la surcharge causés au service d’autobus par l’interruption complète du service de métro mettent en péril la santé et la sécurité des usagers, des chauffeurs et des chefs d’opérations de la STM ».
Le syndicat faisait valoir que l’interruption du service du métro ne posait pas de danger puisqu’il s’agissait « d’une grève exercée un dimanche, journée de fin de semaine où l’achalandage de la STM est moins élevé, ce qui rend le recours à des alternatives viables tout à fait possible ».
La liste de services essentiels avancée par le syndicat proposait notamment qu’on bonifie la main-d’œuvre affectée au service d’autobus afin d’en faire une solution de rechange efficace au service du métro.
Selon les statistiques compilées par la STM, environ 554 000 déplacements sont effectués lors d’un dimanche moyen de la fin du mois de mai, dont 420 000 impliquent l’utilisation du métro.
Une autre grève à prévoir
En entrevue avec Le Devoir, le président du Syndicat du transport de Montréal, Bruno Jeannotte, s’est dit « déçu » de la décision du TAT et de sa lenteur à la rendre. « On a envoyé notre avis de grève le 30 avril, justement pour avoir la possibilité de bonifier notre liste [de services essentiels] si elle n’était pas jugée à la hauteur. […] Maintenant, on n’a pas le choix de déplacer notre grève. »
Le syndicat compte toujours recourir à la grève, mais selon des modalités différentes. « On va revoir notre stratégie et présenter un autre scénario, complètement différent, probablement la semaine prochaine », a indiqué M. Jeannotte.
Le Syndicat du transport de Montréal, affilié à la CSN, regroupe environ 2400 employés affectés à l’entretien des autobus et des métros. Ils sont sans contrat de travail depuis janvier dernier. En février, ses membres avaient voté à 97 % pour un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.
Parmi les points d’achoppement, on trouve la gestion des horaires atypiques, le recours à la sous-traitance et la bonification des salaires.