
Publié le 3 septembre 2025
Grand montréal
Manifestation d’unité de plusieurs syndicats, mécontents de leur négociation

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
La STM, aux prises avec d’importants défis financiers, dit avoir besoin de souplesse. Elle a déjà lancé un processus de privatisation du transport adapté, par exemple.
Quelques centaines de syndiqués de la Société de transport de Montréal (STM) se sont livrés à une démonstration d’unité, mercredi, en manifestant devant le siège social de la société de transport, mécontents du degré d’avancement des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.
Plusieurs syndicats affiliés à la FTQ, surtout, mais aussi un de la CSN, étaient représentés : ceux des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, des professionnels, des employés d’entretien, des employés de bureau, des constables.
Les représentants des différents syndicats sur place rapportent que les offres salariales de la STM sont de 11,5 % sur cinq ans.
La sous-traitance en jeu
Mais le recours à la sous-traitance est aussi un enjeu clé de cette négociation. Les syndicats affirment vouloir garder les emplois et l’expertise à l’interne – pour l’informatique, pour l’ingénierie, et même pour les chauffeurs.
La STM, aux prises avec d’importants défis financiers, dit avoir besoin de souplesse. Elle a déjà lancé un processus de privatisation du transport adapté, par exemple.
« Avec la STM, c’est le slogan “avancez en arrière” », s’est exclamé en entrevue Frédéric Therrien, président du Syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro. Il s’agit du plus important syndicat – une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ – qui représente 4600 membres.
Ce syndicat dispose d’un mandat de grève, qu’il n’a pas encore exercé. « On n’est pas rendu là. On a des dates de négociation. On continue à discuter. C’est sûr qu’un jour ou l’autre, si on voit que le blocus se fait, bien, on n’aura peut-être pas le choix de s’y rendre. Depuis 1987 qu’on ne l’a pas fait. S’il faut qu’on le fasse, on va se tenir debout et on va le faire. Mais notre objectif, c’est toujours de trouver une concertation, de réussir à négocier un contrat de travail », a affirmé M. Therrien.
Benoît Tessier, vice-président du Syndicat des professionnels de la STM, qui représente des ingénieurs, des analystes, des architectes et autres, rapporte les craintes de ses membres face au recours à la sous-traitance.
« Ce que l’actualité nous apprend, ces jours-ci, c’est que faire affaire avec des firmes privées, ce n’est pas nécessairement un gage d’économie et de bonne gestion. On le voit avec SAAQclic. On l’a vu, pour ceux qui s’en souviennent, avec la commission Charbonneau. Ça fait qu’avec tout ça, on ne comprend pas pourquoi la STM s’entête à vouloir s’enfoncer dans un modèle qui repose sur des firmes de consultants privés », argue-t-il.
Le syndicat des employés d’entretien avait exercé son mandat de grève durant quelques jours, en juin. Il avait prévenu qu’il voudrait récidiver lors de la rentrée d’automne.
La direction de la STM, quant à elle, confirme le contexte financier difficile. « Cette négociation de convention collective se déroule dans un contexte particulier, où la STM vit une période de grand changement et où elle se doit d’être à juste coût. L’audit de performance du MTMD [ministère des Transports et de la Mobilité durable] l’an dernier l’a bien démontré », a-t-elle commenté.
Elle a noté que, dans le cas des syndicats des professionnels et du personnel administratif – soit les deux qui devaient manifester, au départ, avant que les autres syndicats se joignent à eux –, « les discussions progressent bien et les échanges se poursuivent ». Une vingtaine et une trentaine de rencontres de négociations ont eu lieu avec ces syndicats et des dates sont arrêtées jusqu’à la fin d’octobre, souligne la STM.